Pourquoi les fruits à confiture subissent-ils une forte revalorisation et des pénuries en 2020 ?
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Septembre 2020
Comment vos confitures vont-elles être impactées par les quantités de fruits récoltés en 2020 et les hausses des prix d’achats des fruits à confiture ?
Les récoltes de la majorité des fruits se sont terminées en Europe et dans le monde et les impacts de la pandémie sont catastrophiques tant sur les quantités disponibles que sur les prix d’achats pratiqués.
À cause des aléas climatiques importants cette année, des difficultés de ramassage et d’entretien des vergers liés à la pandémie, les quantités récoltées se sont effondrées : jusqu’à -26 % pour la pomme golden, -29% pour l’abricot, -30% pour la framboise, -30% pour la myrtille sauvage, etc (source Groupe Fruits de la FIAC)
Dans ce contexte déjà problématique, cette année les ventes de fruits frais se sont envolées et leur prix a augmenté de 17% pour les consommateurs.
Situés au bout de la chaîne, les transformateurs de fruits subissent de plein fouet à la fois les effets des mauvaises récoltes et des ventes exceptionnelles en fruits frais : réductions des quantités disponibles et hausses des prix d’achat.
Andrésy Confitures vous livre des extraits du communiqué de presse de la FIAC pour vous tenir informé des marchés des fruits à confiture !
Qui est le groupe FIAC par rapport aux confituriers et quel est son rôle ?
Créé en 1997, la FIAC (Fédération des Industriels des Aliments Conservés), possède un groupe fruits qui réunit 45 entreprises, ETI leaders du marché ou PME et TPI, qui fabriquent en France compotes, confitures, fruits en conserve, mais également des produits alimentaires intermédiaires à base de fruits destinés à d’autres industries : produits laitiers et glaces, boulangerie, biscuiterie, etc.
Ils tiennent plusieurs réunions au sein de chaque groupe par an, pour débattre de l’actualité, remonter des informations des marchés, faire des propositions pour améliorer l’offre alimentaire et les législations.
Quel est l’État des lieux des hausses de prix et des chutes de production par fruit à confiture d’après a FIAC ?
Chaque année, le groupe fruits de la FIAC collecte les informations des producteurs et communique officiellement sur les récoltes des fruits en France, en Europe et dans les principales zones productrices du monde.
Voici des extraits du communiqué de presse de septembre 2020 de la FIAC envoyé à la presse professionnelle et aux acheteurs du secteur qui indiquent le baromètre des marchés pour chaque fruit à confiture, à compote ou à glaces, yaourts, etc
« Pommes : Bien que la récolte française soit satisfaisante en qualité (mais avec des calibres qui orientent le marché vers le frais), elle est en forte baisse, ce qui pénalise doublement le secteur. Les approvisionnements en pommes en général pour l’industrie vont en effet chuter de -26% et de -37% pour les pommes golden. Face à une flambée inédite des prix à hauteur de +71%, les entreprises françaises doivent se tourner vers les importations ce qui, à terme, sera destructeur pour l’agriculture française, car certaines appellations françaises pourraient disparaître au profit d’une attente de prix.
Fraises : La récolte française est très insuffisante pour compenser les faibles récoltes des autres pays producteurs. Ainsi, au Maroc, la récolte a eu lieu en début de pandémie et du confinement, entraînant une pénurie de cueilleurs et un surcoût du transport Maroc/France. De fortes inquiétudes pèsent également sur les récoltes 2021, avec un déficit prévisionnel de -25/-30%. En Europe de l’Est, les récoltes sont moyennes en raison de la sécheresse. En Pologne, les fortes pluies de juin ont endommagé les récoltes et les volumes sont en baisse. En Espagne, les volumes sont faibles en raison de pluies excessives et de températures plus basses que la normale. De faibles récoltes qui impactent à la hausse les prix par rapport à la récolte de 2019.
Abricots et Pêches : 2020 a été une très mauvaise année pour tous les pays européens producteurs d’abricots, notamment en France avec des récoltes en baisse de -60 à -80%, en Espagne avec -15% et en Italie -56%, mais aussi au Maroc. Une situation due à des phénomènes climatiques de sécheresse, conjugués à la crise Covid, en plein milieu de la récolte (juin). La seule exception est la Grèce qui a connu une récolte correcte, mais de forts reports d’achats du marché frais, qui est habituellement tenu par la France et l’Italie, créant une pression sur les prix avec une hausse moyenne de 15% pour la conserve. Le principal pays producteur dans l’hémisphère Sud, l’Afrique du Sud, avait également connu une récolte désastreuse à l’hiver 2019, plusieurs distributeurs, notamment britanniques, se sont donc également tournés vers la Grèce.
Même problématique sur la pêche pour la transformation, avec une récolte très déficitaire en Italie et en Espagne et des prix à la hausse.
Poires : Des conditions climatiques compliquées de la floraison à la récolte : des gelées tardives et une sécheresse estivale importante. Ces 2 conditions défavorables ont eu un impact fort : une récolte très précoce à partir de début août sur une période très courte et des fruits de très petits calibres. Le manque de main d’œuvre pour la cueillette liée à la crise Covid a également impacté les rendements. Suite à la mauvaise récolte en contre-saison en Afrique du Sud, le marché du frais a fait exploser les
prix à des niveaux inédits.
Framboises : la récolte pour le marché du frais est bonne en France, mais insuffisante pour satisfaire le secteur frais et celui des produits élaborés. En Serbie, le rendement a diminué de 50% suite aux pluies et grosses chaleurs de 2019 qui ont détérioré les plants. Ils ont développé peu de fruits, qui ont été abimés en raison des fortes pluies qui ont eu lieu durant la récolte. Les prix des framboises serbes ont augmenté de l’ordre de +20 %. En Pologne, si la récolte semble conforme aux prévisions, les stocks de framboises entières sont nuls en raison de l’explosion de la demande des professionnels du surgelé durant le confinement.
Cassis : si la récolte est normale en France, elle accuse un recul de l’ordre de -35 % en Pologne. Le prix du cassis polonais est en hausse d’environ +15% en raison d’une demande supérieure à l’offre et d’un stock nul puisqu’il s’agit de la deuxième année consécutive de mauvaise récolte.
Myrtilles : durant la crise, les myrtilles n’ont pas pu être récoltées au Maroc et les stocks mondiaux sont vides. Poussés par la forte demande de l’Union européenne, les prix des myrtilles ukrainiennes sont actuellement en forte hausse. Par ailleurs, la récolte de myrtilles en Amérique du Nord est annoncée historiquement faible.
Mirabelles et quetsches du Grand Est : la récolte est de 10% inférieure aux prévisions, en raison des trop fortes chaleurs et de l’orientation des fruits « brûlés » vers la distillation. »